Certains indices permettent d’attirer l’attention donc d’amener à consulter. Ces signes, repérables par la personne elle-même ou par son entourage, peuvent appartenir à une ou plusieurs catégories : une souffrance émotionnelle, avec des émotions fréquentes et variées comme la tristesse, l’anxiété, le découragement, l’irritabilité…, des symptômes physiques sans cause organique (palpitations, vertiges, insomnie, prise ou perte de poids, fatigue, difficultés de concentration, troubles mnésiques, douleurs inexpliquées…), l’impossibilité de réguler certains comportements, ou de maîtriser certaines pensées (évitements, obsessions, dépendance…), des difficultés relationnelles.
Un épisode dépressif peut se manifester de manières très différentes, au point que parfois on ne reconnaît pas qu’il s’agit de dépression surtout lorsqu’il y a des troubles associés (démences, pathologies neurologiques…). Cela peut aller des manifestations les plus évidentes (tristesse, pleurs, idées suicidaires) à des signes plus insidieux (fatigue, irritabilité, douleurs, retrait…) Dans tous les cas un épisode dépressif se manifeste par une perte d’intérêt (absence de plaisir) pour ce qu’on aimait auparavant, un état qui se prolonge et une rupture par rapport à ce qu’on était avant. S’y ajoutent des problèmes divers : manifestations physiques, problèmes relationnels et de fonctionnement de la pensée.
Les troubles anxieux sont multiples et se présentent sous différentes formes. Bien que différents, tous les troubles anxieux partagent un même symptôme : la persistance de l’anxiété ou de la peur dans des situations où la plupart des gens ne se sentent pas menacés.
Outre une peur irrationnelle et excessive, d'autres symptômes émotionnels peuvent apparaître : irritabilité, agitation, être sur le qui vive, impression d’avoir la tête vide, l’appréhension, l’anticipation de la peur ou des inquiétudes, troubles de la concentration, tension nerveuse et facilement surpris, anticiper les pires conséquences (la mort).
L'anxiété est plus qu'une simple émotion. L'anxiété implique une large gamme de symptômes physiques, c’est pourquoi l'anxiété est souvent confondue, par erreur, avec une maladie physique.
Les symptômes physiques de l'anxiété regroupent : les palpitations cardiaques, la transpiration, les maux d’estomac, les étourdissements, de fréquentes envies d’uriner ou la diarrhée, l’essoufflement ou l’impression d’étouffer, la tension musculaire, des tremblements, les maux de tête, la fatigue, des difficultés de sommeil.
50% des patients en consultation de neurologie générale souffrent de troubles anxieux et/ou dépressifs. La sémiologie peut apparaître « inhabituelle » en raison de l’intrication chez un même patient de troubles neurologiques, cognitifs et psychopathologiques.
Dépression et AVC : la dépression survient chez environ 25% des patients au décours d’un AVC, il s’agit plus particulièrement de lésion de l’hémisphère gauche à proximité du lobe frontal, de lésions multiples de la substance blanche des hémisphères cérébraux ou des noyaux de la base.
Dépression et maladie de Parkinson : il est courant de considérer la dépression comme un signe de la maladie de Parkinson ; elle finit par atteindre la moitié des patients atteints de cette pathologie, elle est d’autant plus importante qu’elle est accompagnée d’un dysfonctionnement du lobe frontal. Il est important de diagnostiquer la dépression et de la traiter par antidépresseurs et psychothérapie qui atténue également provisoirement les tremblements, la rigidité et la bradykinésie.
Dépression et démence (Alzheimer, démence fronto-temporale, démence à corps de Lewy) : la dépression y est plus fréquente que dans la population normale ; 50% des déments souffrent de manifestations dépressives : tristesse, pleurs, désespoir, perte de l’estime de soi, anxiété, culpabilité…souvent associées à d’autres troubles psychologiques et comportementaux plus spécifiques: des conduites agressives (opposition agressive, agression physique et verbale), agitation psychomotrice (déambulation, fugues, agitation, gestes stéréotypés), apathie (repli sur soi, perte d’intérêt, démotivation), éléments psychotiques (hallucinations, idées délirantes, troubles de l’identification).
Une dépression majeure est rencontrée dans 17 à 31% des maladies d’Alzheimer. La dépression peut être initiale, traduisant une tentative d’adaptation mais l’installation de troubles mnésiques et du déficit intellectuel perturbent les mécanismes de défense et l’estime de soi ; fort intérêt des tests psychométriques dont le MMS.